HISTOIRE DE L’ISLAMUne consultation avec les notables était une méthode parlementaire qui siégeait pour décider sur les affaires de la tribu. Ce sont ces mêmes notables qui désignaient le chef de tribu. Et la durée du mandat du chef dépendait de l’agrément du conseil des notables. Le respect des traditions était de vigueur y compris pour le chef. Après le décès du chef de tribu, son fils ou très souvent un autre vieux qui a les mêmes caractéristiques que lui était investi des tâches de chef. L’islam s’est opposé farouchement contre ce système qu’il réussit à faire disparaître au profit d’une société unie autour de l’idéologie islamique et de la foi. Dès lors « la fraternité religieuse » prit la place de « la fraternité de sang ». D’où le renversement du système tribal par le système communautaire basé sur la foi : « Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin que Miséricorde vous soit faite ».(sourate Houjerât : 10) LE FANATISME TRIBAL Le fanatisme et le nationalisme sont les doctrines dominantes dans le système tribal. On appartient obligatoirement à une tribu à laquelle on doit fidélité et soumission. Le sentiment extrémiste chez les Bédouins peut être comparable qu sentiment patriotique d’un sujet par rapport à son pays d’origine. C’est-à -dire qu’il est prêt à tout faire pour sa tribu au prix de sa propre vie. Les bédouins étaient toujours prêts à défendre les leurs quelle que soit la raison. Pour eux, voler au secours de son frère ou de son cousin était la moindre des choses au nom de ce slogan : « aide toujours ton frère. Peut importe qu’il soit pervers ou pas ». Un poète Arabe laissait sous entendre dans ses vers : « Lorsque leurs frères étaient en difficulté sollicitaient assistance, ils le faisaient sans poser de question ». (Fajrul islam Ahmad Amin, p 10). Toute la tribu se sentait offenser si un membre était humilié. Et tous les moyens entraient en jeu pour venger l’honneur de la tribu. Une fois de plus l’islam fit face à ce fanatisme aveugle pour la tribu, la jugeant barbare et illogique : «Quand ceux qui ont mécru eurent mis dans leurs coeurs la fureur, [la] fureur de l'ignorance... puis Allah fit descendre Sa quiétude sur Son Messager Ainsi que sur les croyants, et les oblige à une parole de piété, dont ils étaient les plus dignes et les plus proches. Allah est Omniscient ». (Sourate Fath : 26). Le prophète (ç) de l’islam déclare par ailleurs : « N’est pas musulman tout extrémiste et quiconque agirait par fanatisme tribal ». Il dit aussi : « Quiconque invite au fanatisme et au tribalisme ne fait pas partie des miens ». Et enfin il affirme en réaction à la citation « aide ton frère peut importe qu’il soit oppresseur ou opprimé » : « Assister un opprimé est une évidence. Mais comment pouvons-nous aider celui qui commet des injustices si ce n’est l’empêcher de commettre les injustices ». REVANCHE TRIBALE Puisqu’il n’existait aucun système pouvant garantir la justice et le droit des autres, toute personne victime d’injustice avait le droit de prendre sa revanche sur son agresseur. Et si jamais il n’arrivait à mettre la main sur lui, toute personne appartenant à sa tribu qu’il rencontrait en payait les frais. C’était devenu une habitude que la tribu porte sur le dos les bévues des membres. Parce que les membres entretenaient les liens de sang et de famille, il était du devoir de chacun d’intervenir en cas de nécessité pour aider un membre en danger, qu’il ait raison ou tort. L’action d’assistance commençait par le clan auquel appartenait la victime ou le coupable. Et la tribu n’entrait en scène que si celui-ci n’arrivait pas à résoudre le problème à son niveau.
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