HISTOIRE DE L’ISLAMMais le Prophète (ç) récita sur un ton de colère le verset 2 de la sourate al-Hujurât («ش vous les croyants! N'élevez pas la voix au-dessus de celle du Prophète (ç). Ne lui adressez pas la parole d voix haute, comme vous le faites entre vous, de crainte que vos uvres ne soient vaines, sans que vous vous en doutiez»). Et dit: «Allez-vous en! Laissez-moi seul! Car ma condition présente est meilleure que celle à laquelle vous m'appelez». Après avoir marqué une pause, il poursuivit: «Mais faites attention aux trois injonctions suivantes: un, chassez tout Infidèle de la Péninsule; deux, recevez avec hospitalité les délégations et offrez-leur le repas avec largesse, de la même façon que je le faisais». Quant à la troisième injonction, on dit qu'elle a été oubliée par le narrateur ou que sa mention a été omise. Ibn 'Abbâs se lamenta sur l'irréparable perte subie par les Musulmans ce Jeudi, par suite de l'empêchement du Prophète (ç) d'écrire ce qu'il voulait pour la guidance de ses adeptes. Se rappelant cet événement, il pleura jusqu'à ce que ses joues et sa barbe fussent mouillées par ses lamies. La maladie du Prophète (ç) s'aggravait chaque jour un peu plus et il en était très conscient. L'expédition de Syrie le préoccupait cependant sérieusement. Il continua à dire à ceux qui l'entouraient: «Envoyez rapidement l'armée d'Osâmah». Abû Bakr Conduit la Prière C'est un fait admis que jusqu'au soir du Jeudi précédant son décès, le Prophète (ç) continua à aller au Masjid pour diriger les prières à toutes les occasions. Mais la nuit de ce Jeudi-là , on dit qu'il ne put présider à la congrégation. Il y a beaucoup de hadiths qui affirment que c'est Abû Bakr qui conduisit la prière de nuit ce jour-là . On dit qu'à dix-sept reprises, le Prophète (ç) recommençant à faire la prière de la nuit du Jeudi précédant sa mort, et ne pouvant pas présider à la congrégation au Masjid, commanda à Abû Bakr de diriger la prière. Il est admis également que le matin du jour de sa mort, le Prophète (ç) alla au Masjid, s'assit à côté d'Abû Bakr qui présida à l'assemblée et que lorsque les prières prirent fin, le Prophète (ç) fit un sermon du haut de la chaire avec une voix si puissante que sa portée dépassa de très loin les portes extérieures du Masjid. Voici une tradition concernant ce fait: «A l'heure de la prière de nuit du Jeudi, le Prophète (ç) donna l'ordre de demander à Abû Bakr de diriger les prières: 'آyechah dit alors: "ش Prophète (ç)! Abû Bakr a le cur fragile. Ordonne plutôt que 'Omar dirige les prières". Le Prophète (ç) consentit à cette demande, mais 'Omar en recevant l'ordre du prophète (ç) objecta qu'il ne pouvait pas remplacer Abû Bakr tant qu'il était présent. Finalement ce fut Abû Bakr qui dirigea les prières. Dans l'intervalle, le Prophète (ç) se sentant suffisamment rétabli, vint au Masjid. Abû Bakr ayant vu le Prophète (ç) arriver, s'apprêta à regagner sa place dans l'assemblée, pour laisser le lieu libre pour le Prophète (ç). Mais ce dernier le retint par ses vêtements et lui ordonna de rester là où il était et il prit place à côté de lui, et se mit à réciter alors qu'Abû Bakr dirigeait la prière». Ibn Khaldûn dit qu'à dix-sept reprises le Prophète (ç) dirigea de la même manière les prières d'Abû Bakr en étant assis à côté de lui alors que la congrégation était dirigée par ce dernier.
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