HISTOIRE DE L’ISLAM«A l'entrée de la Mecque, Mouhammad, qui ne savait pas quelle sorte de résistance il rencontrerait, avait soigneusement réparti ses forces avant de pénétrer dans la ville. Alors que le principal corps s'avançait directement, de puissants détachements progressaient sur les hauteurs, de deux côtés. 'Ali qui commandait un grand corps de cavaliers avait reçu la mission de porter le drapeau sacré qu'il devait planter sur la Montagne de Hajun et de l'y maintenir jusqu'à ce qu'il fût rejoint par le rophète (ç). »Des ordres formels avaient été donnés à tous les généraux afin qu'ils fassent preuve de patience et qu'ils n'attaquent en aucun cas les premiers, car Mohammad désirait de tout cur plutôt gagner la Mecque par la modération et la clémence que la soumettre par la violence. Il est vrai que tous ceux qui opposèrent une résistance armée furent abattus, mais personne parmi ceux qui s'étaient rendus sans résistance ne fut inquiété. Surprenant l'un de ses Capitaines (Sa'd b. 'Obâdah) en train d'affirmer dans un excès de zèle qu'il n'y avait pas de lieu sacré le jour de la bataille, il le fit immédiatement remplacer par un Commandant plus calme. Le corps principal de l'armée avançait sans violences. Mohammad l'abandonna, faisant avancer la garde arrière. Il portait une veste écarlate et il était monté sur son chameau favori, al-Qaswa. Il continuait à avancer, mais lentement, car son mouvement était ralenti par l'immense multitude qui se pressait autour de lui. Arrivé sur la montagne de Hajun où Ali (as) avait planté l'étendard de la foi, il eut une tente dressée pour lui. Là il descendit de son chameau, ôta sa veste et enfila le turban noir et le costume de pèlerinage. »Jetant un coup d'il en bas, sur la plaine, il aperçut avec affliction et indignation les reflets des sabres et des lances, et Khâlid, qui commandait l'aile gauche, en pleine course de carnage. Ses troupes composées d'hommes de tribus bédouines, convertis à l'Islam, étaient exaspérées par une volée de flèches lancées par l'armée de Qorayshites. Là , le guerrier furieux, fonça sur le regroupement le plus dense de l'ennemi avec sa lance et son sabre, suivi rapidement par ses troupes qui mirent les adversaires en fuite, et traversèrent pèle-mêle avec eux les portes de la Mecque. Seuls les commandements du Prophète (ç) appelant à la modération purent préserver la ville d'un massacre général». Dans cette échauffourée, seulement vingt-huit Mecquois furent tués. Amnestie Générale Décrétée par le Prophète (ç) Peu après, le Prophète (ç) remonta sur son chameau et se rendit directement au Sanctuaire de la Ka'bah où il fit les salutations rituelles à la Pierre Sacrée, accomplit les sept tournées autour du Sanctuaire, et offrit les prières de dévotion. A la vue des chefs hautains et des autres Mecquois qui avaient voulu détruire sa Religion, toutes les souffrances et les blessures qu'ils lui avaient faites: leurs persécutions impitoyables, leur traitement brutal réservé à ses partisans et adeptes, les privations auxquelles ils l'avaient condamné, lui et les Hâchimites, en leur imposant le blocus et la proscription à Chi'b Abî Tâlib, les attentats à sa vie qu'ils avaient entrepris sans succès, la chasse à l'homme qu'ils avaient organisée en vue de l'assassiner et qui l'avait conduit à fuir de sa maison à la faveur de la nuit, tous ces souvenirs durent passer par sa mémoire à ce moment-là . A présent il avait le pouvoir de se venger de tous les maux qu'on lui avait infligés. La ville était à sa merci. Mais la magnanimité, la générosité et la patience dont fit preuve le Prophète (ç) alors ne sauraient retrouver un exemple similaire dans l'histoire: «A quoi pouvez-vous vous attendre de ma part?» leur demanda-t-il. «La miséricorde! O Noble et Généreux Maître!», le supplièrent-ils. Les larmes perlèrent dans les yeux du Prophète (ç), lorsqu'il les entendit crier miséricorde. «Je vais vous parler, leur dit-il, comme Joseph parla à ses frères. Je ne vais pas vous faire de reproches aujourd'hui: Dieu vous pardonnera, car IL est Miséricordieux et Affectueux. Allez, vous êtes libres!». Y a-t-il une attitude plus sublime? (Que la Paix éternelle soit sur Mohammad et sur sa descendance). La Destruction des Idoles de la Ka'bah Il y avait trois cent soixante idoles tout autour de la Ka'bah. Le Prophète (ç), pointant son bâton vers chacune d'elles, récita ce verset: «La vérité est venue, l'erreur étant périssable, a disparu». (Sourate Banî Isrâ'il, 17: 81) et les idoles tombèrent sur leur face.
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