HISTOIRE DE L’ISLAM



L'Ordre de l'Expédition vers la Syrie

Vers la mi-اafar de l'an 12 (calculé en tenant compte qu'il commence au mois de Moharram) un lundi, le Prophète (ç) ordonna à ses partisans de faire de rapides préparatifs en vue d'une expédition contre les habitants de Mota, sur le territoire romain, pour venger les courageux soldats musulmans qui y étaient tombés en martyrs, dans une récente escarmouche. Le lendemain (mardi), il désigna un homme, nommé Osâmah, pour le commandement de l'armée. Osâmah était le fils de Zayd, l'esclave affranchi du Prophète (ç), tué à Mota, et il n'avait que dix-sept ou dix-huit ans. Le Prophète (ç) demanda à Osâmah de se dépêcher afin qu'aucune information sur cette expédition ne parvienne à l'ennemi et que la surprise fût totale. «Surprends-le, lui dit-il et si le Seigneur t'accorde la victoire, reviens ici sans délai».

Le mercredi, une violente attaque de mal de tête et de fièvre s'empara du Prophète (ç), mais le lendemain matin (jeudi), il se trouva suffisamment rétabli pour préparer un drapeau de ses propres mains, et il le remit à Osâmah, comme drapeau de l'armée. Le camp fut ensuite installé à Jorf, à cinq kilomètres de Médine, sur la route de la Syrie. Le Prophète (ç) ordonna à tous ses partisans à Médine, sans excepter ni même Abû Bakr, ni 'Omar, de le joindre tout de suite. Seul Ali (as), à qui il avait demandé de rester avec lui, en était excepté.

Prédiction concernant 'آyechah

La maladie du Prophète (ç) s'aggravait entre-temps. Malgré cela, pendant quelques jours de sa maladie, il maintint son habitude de se rendre dans les maisons de ses femmes à tour de rôle.

Un jour, alors qu'il franchissait la porte de 'آyechah, il entendit un gémissement: «Ma tête! Aïe, ma tête!». Il entra et dit: «'آyechah! C'est plutôt à moi de crier: "Ma tête! Ma tête!", et non à toi». Mais elle continua à crier: «Ma tête! Ma tête!». Puis, dans un effort de tendresse, il lui dit: «Ne désirerais-tu pas, ش 'آyechah, mourir pendant que je suis encore vivant, afin que je puisse t'envelopper dans un drap, prier sur toi et te déposer dans la tombe?» Là, 'آyechah dit malicieusement: «En fait, je peux te comprendre! Tu veux vivre avec une autre femme à ma place, après tout ce que tu viens de dire». Le Prophète (ç) sourit à la plaisanterie de 'آyechah, avec la triste compagnie d'une douleur aiguë dans sa tête, et partit pour l'appartement de Maymûnah.

Selon un autre récit; 'آyechah dit: «Chaque fois que le Prophète (ç) passait devant ma porte, il avait l'habitude de me dire quelques mots. Maintenant, il passe depuis deux jours sans prononcer un seul mot. Aussi ai je demandé à ma bonne de mettre mon oreiller à la porte. J'y pose ma tête bandée, et lorsque le Prophète (ç) passe par là, il entend mes gémissements et entre pour me parler comme il le faisait précédemment».

Hélas! 'آyechah n'avait pas pu comprendre la situation. Elle aurait dû trembler en pensant à son sort ainsi prédit indirectement par le Prophète (ç). Elle savait qu'il n'était pas d'assez bonne humeur pour prononcer de tels mots par plaisanterie, et que la situation ne prêtait pas à une telle plaisanterie sinistre avec sa femme bien-aimée qui était encore jeune alors qu'il avait atteint, lui, l'âge avancé de soixante-trois ans, pas du tout inconscient des prémonitions de sa fin, et souffrant gravement de maux de tête et de fièvre. La prédiction se réalisera quelques quarante ans plus tard, lorsque, à l'époque de Mo'âwiyeh, 'آyechah sera enterrée vivante. Elle n'aura pour elle ni toilette mortuaire, ni drap pour l'envelopper, ni cercueil, ni prière sur son âme.

Dans son "History of Saracens" (p. 375), Simon Ockley, citant une note de Price, écrit: «Selon un récit, 'آyechah fut assassinée sous le gouvernement de Mu'âwiyeh», et de donner ces détails concernant cette affaire:

«'آyechah ayant résolument et avec affront refusé de prêter allégeance à Yazîd, Mu'âwiyeh la convoqua pour un entretien. Il avait fait préparer un puits ou un trou très profond dans la partie de la pièce réservée à sa réception, et il en fit couvrir l'orifice avec des branches et des nattes de paille. Une chaise fut placée au-dessus de l'endroit fatal. Lorsque 'آyechah fut conduite à son siège, elle s'enfonça dans une nuit éternelle. L'orifice du trou fut immédiatement rebouché avec des pierres et du mortier».



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