HISTOIRE DE L’ISLAM LE COMMERCE DES QORAYSHITES ET LA DETENTIONS DES CLES DE LA KA’BA Le commerce et la Ka’ba sont des facteurs qui ont accru la puissance des Qorayshites et de ma Mecque. Ils avaient à la fois en main le contrôle du commerce et des affaires de la Ka’ba. En effet, le rayonnement du commerce des Qorayshites a fait d’eux des riches assis sur des bien abondants. Certains avaient même des richesses au-delà de l’espérance. Il y en avait qui lançaient des caravanes estimables à près de 30000 dinars. Certains notables Qorayshites étaient détenteurs de villégiature appréciable du point de vue climatique dans Tâ’if, avec des champs et chalets. Abbas ibn Abdou Mouttalib avait une vigne dans Tâ’if dont la production servait à la fabrication des boissons qui arrosaient la Mecque. Il était l’un des grands usuriers de la cité. Après la mort de son père Abdou Mouttalib, il l’enveloppa dans un linceul yéménite dont la valeur était estimée à près de mille grammes d’or (un signe de richesse et d’honneur pour ses enfants). On raconte que sa fille Hind avait affranchi en un jour 40 esclaves. Walid ibn Moughîra – un grand de la tribu Makhzoûm – avait de nombreuses richesses et d’enfants. Il faisait la une dans la cité. Et il fut mis en garde dans le saint Coran à cause de son excès de zèle. Le niveau de richesse d’Abdoullah ibn Joud’ân Theimi et les réceptions qu’il offrait sont rapportés dans les chroniques historiques. Des poètes passaient leur temps à chanter ses éloges pour avoir des pourboires. Un poète le qualifiait de César dans un poème lorsqu’il disait qu’il avait mis 1000 chameaux à la disposition de mille soldats et armé à ses frais cent autres engagés dans une bataille inter tribale. Ils vendait des esclaves et buvait de l’eau dans des verres en or. Lorsque le prophète (ç) s’apprêtait pour la bataille de Hounein, il prêta de Safwân Amiya cent cotes de mailles avec des armes. Par ailleurs, les Qorayshites, depuis l’époque de Qousâ (4ème aïeux du prophète (ç)) avaient pris des mains de Bani Khouzâ’a les différentes responsabilités relatives au pèlerinage et à la visite de la Mecque. Ils étaient dès lors chargés de la fourniture d’eau aux pèlerins (Siqâya), de leur nutrition (Rifâda), l’habillage de la Ka’ba (Sadâna) et de tout autre service concernant la Maison de Dieu (Amâra). Cette situation avait augmenté la notoriété des Qorayshites car en plus de cela, ils avaient en main d’autres charges sociales comme le porte-étendard, les rançons les indemnisations, le règlement des conflits et la diplomatie. LA PUISSANCE ET L’INFLEUNCE DES QORAYSHITES Grâce à l »économie et la religion, les Qorayshites, une pauvre petite du sud du Hijâz a acquis peu à peu une puissance extraordinaire et une noblesse sur toutes les autres tribus. Selon un historien contemporain, les Qorayshites avaient la supériorité dans beaucoup de domaines. On pouvait les comparer volontiers aux lévites juifs ou aux prêtres chrétiens. Particulièrement après l’événement de l’attaque des éléphants et la défaite d’Abraha, la tribu Qorayshite devint une grande force. Avec leur système de gestion, ils parvinrent à améliorer la façon de penser des Arabes qui les désignaient par les noms tels « les gens de Dieu », « les proches de Dieu » ou « les habitants de la Maison de Dieu ». Ce qui les permit de mieux implanter les bases de leur religion et de leur idéologie. Un sentiment de puissance qui poussa certains épris de perversité et d’égoïsme à mettre sur pied certaines lois insensées qui donnaient par exemple des droits à un Qorayshite de prendre inconditionnellement les filles des autres tribus ou percevoir des taxes aux voyageurs et au pèlerins lors du Hajj et appelaient cela « le droit des Qorayshites ». Ils avaient le monopole des cérémonies du Hajj et obligeaient les pèlerins à se soumettre aux règles qu’ils fixaient. Le mouvement des pèlerins de Minâ devait se faire sous l’autorisation des Qorayshites.
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