HISTOIRE DE L’ISLAMKheybar formait un ensemble de groupements habités par des agriculteurs et des éléveurs. Cette zone est connue sous le nom de « grenier du Hijâz » à cause de ses grands rendements. Les gens de Kheybar avaient une situation économique stable et propère. Depuis la bataille des coalisés et de Bani Nadhîr, les juifs manifestaient toujours leur animosité envers le prophète (ç) (ç). Un certain nombre des juifs de Banî Nadhîr qui avaient été expulsés de Médine s'établirent parmi leurs frères à Kheybar, situé à environ cent cinquante kilomètres au nord-est de Médine. Ils nouèrent des alliances avec plusieurs puissantes tribus bédouines qu'ils excitèrent (tout comme les Qourayshites de la Mecque) contre le prophète (ç), et ils avaient assiégé vers la fin de la 6ème année. Après leur retrait, leur chef, Abul-Haqîq, (qui avait joué un rôle prédominant avec Hoyay Ibn Akhtab dans le siège de Médine) incita les Banî Fozârah et d'autres tribus bédouines à attaquer les propriétés des citoyens paisibles de Médine. Au mois de Rabî'Awwal de la sixième année de l'hégire, 'Oyaynah, le chef des Banî Fozârah, tombant sur une troupe de chamelles laitières des musulmans. Il les enleva, assassina le gardien et emmena sa femme comme prisonnière. Au mois de Rabî'-Thâni de la même année, les Banî Ghatafân, eux aussi, s étaient rassemblés dans l'intention d'enlever dans les pâturages les chameaux appartenant aux habitants de Médine. Les musulmans envoyèrent Mouhammad (ç) ibn Maslamah avec dix hommes pour contrecarrer leur projet. Mais tous ses compagnons furent tués et il était lui-même si grièvement blessé qu'on le laissat pour mort, ce qui lui permit de s’enfuir par la suite. Au mois de Ramadan, Aboul Haqîq rendit l'âme. Son successeur, Osayr ibn Zarim, les Bani Ghatafân et les bédouins alliés des juifs de Kheybar projetèrent au mois de Chawwal de nouveaux mouvements contre le prophète (ç) et les musulmans. Conformément au traité de Houdaybiyya, les Mecquois connus comme les plus grands ennemis du prophète (ç) (ç) d’une part, et les plus puissants alliés des juifs d’autres, ne pouvaient plus assister ces derniers dans leurs hostilités l’islam et son prophète (ç) (ç). C’était une bonne occasion pour mettre fin une fois pour toutes aux difficultés que les juifs de Kheybar provoquaient. Par ailleurs, pendant mois de Mouharram de l'an 7 de l’hégire, le prophète (ç) organisa une expédition forte de 1400 hommes (dont environ deux cents cavaliers. Les Juifs étant sortis le matin de leurs maisons, furent frappés de stupeur de se trouver confrontés tout d'un coup à une si grande force) contre les juifs de Kheybar L’armée prit la direction du nord et utilisa des voies qui séparaient toute tentation pour juifs de Kheybar de ce faire aider par leur puissant allié les Bani Ghatafân. Ils encerclèrent Kheybar de nuit et les juifs s’en rendirent compte le lendemain. A la fin, les Juifs se joignirent à leur chef Kinânah ibn Rabî ibn Aboul Haqîq. Il vivait dans la solide citadelle de Qâmoûs, considéré comme invulnérable. La bataille de Kheybar fut une bataille inégale. La vallée de Kheybar était parsemée d'une dizaine de forteresses solidement construites sur des blocs de pierres et dont quelques-unes, telles que Qâmous, Qatieba, Watih et Solalim, étaient imprenables. Toute aide extérieure était presqu’impossible. Comptant sur leur nombre et sur l’avantage qu’ils avaient d’être sur leur territoire, les juifs décidèrent de résister. Mais une fois assiégés dans leurs forteresses, ils ne purent résister longtemps et durent finalement les évacuer après une ou deux sorties. Ainsi toutes les citadelles inférieures par lesquelles les Musulmans avaient commencé leurs attaques tombèrent les unes après les autres entre leurs mains. Les portes de Kheybar étaient fermées et les soldats balançaient des flèches et des pierres. Les musulmans totalisèrent 50 blessés lors d’une seule attaque. Les juifs avaient sufisamment de vivres pour resister longtemps. Par contre, les musulmans n’avaient pas assez de provisions pour maintenir le siège plus longtemps. Le prophète (ç) (ç) pria Dieu pour qu’Il leur attribue la victoire le plus vite possible. Et aussi longtemps qu'il campa devant la forteresse, il priait quotidiennes sur une roche dure, appelée Mansela, et en fit le tour sept fois par jour. Plus tard, une mosquée fut érigée à cet endroit, en souvenir de ce lieu d'adoration du prophète (ç) (ç) qui fera l'objet de vénération des musulmans pieux. Les compartiments de la forteresse tombaient les uns après les autres. Il restait la partie où se trouvait le chef. L’attaque sur Qâmoûs fut la tâche la plus difficile pour les musulmans. Ils ne s'étaient encore jamais attaqués à une forteresse de cette envergure. Il dura un certain temps et mit à l'épreuve l'habilité et l’endurance des musulmans, qui commencèrent à manquer de provisions. Les juifs avaient tout rasé dans les alentours avant l’arrivée des musulmans. Les juifs avaient même abattu les dattiers autour de leur forteresse. Le prophète (ç) (ç) qui souffrait beaucoup de maux de tête, passa son étendard à Abou Bakr ibn Abou Qouhâfa et lui ordonna de mener l'assaut. Mais, il fut sévèrement repoussé par les juifs et dû battre en retraite. Le jour suivant, le prophète (ç) (ç) confia le drapeau de commandement de Oumar ibn Khattâb. Le résultat fut le même ; une débacle. De retour, les soldats attribuèrent leur défaite à leur commandant. Ils repprochèrent à Oumar son manque de courage. Oumar à son tour les traitait de lâches. Déçu par l'échec de ses plus éminents compagnons, le noble prophète (ç) (ç) dit: « Demain je remettrai mon drapeau à quelqu'un que Dieu et Son prophète (ç) aiment, un sacré fonceur redoutable qui ne tourne jamais le dos à l'adversaire. C'est par lui que le Seigneur accordera la victoire aux musulmans ». Les compagnons du prophète (ç) (ç) était soucieux d'être signalés le lendemain comme étant « le bien-aimé de Dieu et de Son prophète (ç) ». Ils passèrent la nuit dans une grande anxiété pour savoir qui serait l'être béni. Tous attendaient impatiemment que demain arrive. Chacun essayait de se faire remarquer d’une manière ou d’une autre.. Pour attirer l'attention sur lui, Sa'd ibn Abî Waqqâç se jeta par terre, puis se leva, prétendant qu'il était tombé. Toutefois, le prophète (ç) (ç) ne semblait tenir compte d'aucune personne en particulier. Personne ne pensa à priori Ali (as) le cousin et gendre du prophète (ç) (ç). Le héros de toutes les précédentes batailles livrées par les musulmans. En effet, il souffrait vraiment d’un problème aux yeux et ne pouvait rien voir. Certains hadiths laissent croire qu’il était absent à cette occasion et se trouvait plutôt à Médine. Toutefois, le prophète (ç) (ç) cria: « appelez-moi Ali ». Les compagnons répondirent tous d'une seule voix qu'il souffrait sérieusement de ses yeux malades. Le prophète (ç) (ç) leur ordonna de le faire venir. Salma ibn Ako l'amena en le tenant par la main. Le prophète (ç) (ç) prit la tête de Ali et la mit dans son giron. Il appliqua sa salive sur ses yeux et immédiatement il retrouva la guêrison. Il lui confia le drapeau, sa bannière et son sabre (Dhoul fiqâr) sacrés,. Il le désigna ainsi comme l'homme que Dieu et Son prophète (ç) aiment. Le prophète (ç) lui dit : « Avance vers eux et appele-les à l’islam d’abord. Fait leur par de ce dont Dieu attend d’eux. Et je jure par Dieu si une personne est guidée par toi, cela est mieux pour elle que la possession des chameaux au pellage rouge ». Il ordonna à Ali (as) de lancer l'assaut et de combattre jusqu'à ce que les juifs acceptent de se soumettre. Ali, vêtu d'une veste écarlate sur laquelle une cuirasse d'acier était attachée, avança à la tête de ses partisans. Il escalada le rocher pierreux, situé en face de la forteresse et planta l'étendard sur son sommet. Il prit la résolution de ne reculer d'un pouce, jusqu'à ce que la citadelle tombe.
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