HISTOIRE DE L’ISLAMAbbas ayant reconnu Abou Soufiyan à sa voix, s'approcha de lui. Celui ci demanda impatiemment à Abbas ce qui se passait sur les hauteurs de ces montagnes-là , Abbas lui dit que c'était Mouhammad (ç) qui y campait avec dix mille partisans. Il veut envahir la ville le lendemain matin. A ces nouvelles, Abou Soufiyan tomba dans un état de profond désarroi. Abbas lui conseilla alors de se soumettre immédiatement au prophète (ç). Se rendant compte qu'il n'y avait aucun espoir de pouvoir s'opposer à l'avancée de la force musulmane, il se résigna aux recommandations de Abbas, lequel le fit monter derrière lui sur son cheval, l'amena jusqu'au camp et informa le prophète (ç) de la visite de son hôte distingué. Le prophète (ç) ordonna à Abbas de le ramener le lendemain matin. Lorsqu'Abou Soufiyan réapparut le lendemain en compagnie de Abbas, on lui demanda s'il croyait qu’il n’y a de divinité à part Dieu l’Unique. Il répondit par l'affirmative. Puis on lui demanda s'il croyait que Mouhammad (ç) était Son messager. Abou Soufiyan hésita un peu et dit qu'il avait quelques doutes là -dessus. «Malheur à toi! Lui dit Abbas. Le moment est mal choisi pour jouer les suspicieux! Atteste et professe qu'il n'y a de dieu à part Allah et que Mouhammad est Son prophète (ç), sinon ta tête sera coupée». Abou Soufiyan s'exécuta immédiatement, et ainsi, le grand dirigeant des Qorayshites se retrouva aux pieds du prophète (ç) comme converti. En même temps. Le prophète (ç) dit : « quiconque se réfugie dans la Ka’ba ou dans maison d'Abou Soufiyan ne serait en sécurité. Les occupants des maisons dont les portes resteraient fermées ne seront pas attaqués ». Abou Soufiyan s’avança pour annoncer au gens que le prophète (ç) est en sécurité. C’était pour soumettre pacifiquement la ville sans aucun bain de sang. La Mecque fut ainsi prise sans résistance, sauf un petit nombre de personnes qui tentaient de jouer les têtus. LA GRATITUDE DU PROPHETE Il n'est pas difficile pour le lecteur de se rappeler les positions extrêmement hostiles d'Abou Soufiyan à l'égard de l'islam et de son messager. Il avait été l’ennemi numéro un du prophète (ç). A présent, tout était sous l’autorité du prophète (ç) qui pouvait se venger de lui. Mais le messager de Dieu annonça la gratitude publique : « Je reprend les propos de mon frère Youssouf : « il dit: ‹Pas de récrimination contre vous aujourd'hui! qu'Allah vous pardonne. C'est Lui le plus Miséricordieux des Miséricordieux ». (Sourate 12 Youssouf : 92) Non seulement le prophète pardonna à Abou Soufyân, mais il lui permit de rehausser sa position encore plus parmi son peuple en lui accordant le privilège de pouvoir donner refuge à ceux qui le lui demanderaient. Quelle autre attitude pourrait être aussi magnanime? Avant qu'Abou Soufiyan eût quitté le camp, les forces avaient été placées en rangs. Se tenant debout à côté de Abbas, il observa chaque colonne, impressionné par le spectacle, il s'exclama, l'air étonné: «Ton neveu est un roi puissant, sans aucun doute!» Abbas répondit sur un ton de reproche qu'il était plus qu'un roi, un prophète (ç) puissant. Ayant reconnu la vérité, Abou Soufiyan retourna vite à la Mecque où il cria à haute voix que Mouhammad était aux portes de la ville avec une grande force, que toute résistance et toute opposition étaient vouées à l'échec, que par conséquent la seule issue raisonnable était une reddition inconditionnelle, et que Mouhammad (ç) avait garanti la sécurité de ceux qui se cloîtreraient dans leurs maisons ou qui se réfugieraient dans le Sanctuaire de la Ka'ba ou dans sa propre maison. Les gens, terrifiés, n'avaient d'autre possibilité que de suivre son conseil. Aussi fuirent-ils en toutes directions pour s'enfermer chez eux ou chercher secours à la Ka'ba. Entre-temps, l'armée avait reçu l'ordre de faire mouvement vers la Mecque. Arrivé à Thoû Towâ, près de la ville, et n'ayant rencontré jusque là aucune résistance à sa progression, le prophète (ç) fit un grand salut, sur son chameau, et accomplit la prière en signe de gratitude envers Dieu. Dans son "Life of Muhammad", page 150, W. Irving fait la relation suivante de l'entrée du Prophète (ç) dans la Mecque:
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