HISTOIRE DE L’ISLAM



 

Face au nombre des musulmans qui allait crescendo et l’inaboutissement des pressions sur Abou Talib, les Qorayshites passèrent à une autre phase de leur plan, celle qui consistait à rendre la vie difficile aux musulmans. Les injures publiques cédèrent place aux violences physiques. Leur action visait à dissuader les adeptes de l’islam d’une part, provoquer un revirement de la part de ceux qui y étaient déjà d’autre part. l’adhésion des gens à l’islam était quasi générale que les Qorayshites se retrouvaient devant un grand problème difficile à régler. La liste des premiers émigrants à la cinquième année de la révélation, suite aux persécutions  Ã©tait composée d’hommes et de femmes de plusieurs tribus : Les tribu Arith, Amir, Asad, Adbou Dar, Zouhrah, Makhzoûm, Joumah, Adiy, Abdou Shams, Oumeyya comprenaient des musulmans. Les mécréants de chaque tribu décidèrent persécuter les musulmans appartenant à la même tribu. En s’en prenant aux musulmans de sa tribu les mécréants voulaient ainsi éviter des provoquer des rivalités qu’engendre très souvent les ingérences intertribales.

Les nouveaux islamisés et surtout les faibles et les allogènes étaient les plus visés par ces mesures coercitives : Yasir, Ammar son fils, Bilâl ibn Rahâb, Khabbâb ibn Arat, Abou Foukeiha, Amir ibn Fouheira, Souheib ibn Sinân… On peut citer parmi les femmes : Soumayya, Oummou Oubeis (ou Oummou Ouneis), Zineira, Labiba (ou Loubeina), Nahdiya. Voilà ceux qui affrontèrent des épreuves comme  la détention, être enfermé dans les cottes de mailles et exposé au soleil sur le sable. Le métal, porté à incandescence par la chaleur du soleil leur grillait carrément la peau. A défaut de cela, ils plaçaient sur eux des blocs de pierre excessivement lourds

Tel fut le sort réservé aux esclaves, homme comme femme, par les Qorayshites aux musulmans. Un traitement impitoyable dont les souvenirs inoubliables marquèrent la vie des compagnons. Bilal, un nouveau converti et esclave d’Ommayyad ibn Khalf fut torturé sauvagement, exposé au soleil et allongé sur les sable brulant de la vallée de la Mecque. Le pauvre, quoique presque mourant de soif n’était pas prêt à reconnaître la divinite des idoles que ses maîtres exigeaient en échange de l’eau et de la vie sauve. Le prophète (ç), ayant eu vent de cette situation, s’efforça de l’arracher des griffes de ces bourreaux en le rachetant.

Yasir et son épouse Soumeyya dont nous avons évoqué les noms plus haut subir le même sort parce qu’ils avaient refusé d’abjurer. Les mécréants Qorayshites attachèrent son épouse à deux chameaux et la transpercèrent farouchement d’une flèche alors qu’elle était enceinte. Ammar leur fils aîné prononça sous l’effet de la torture l’expression d’abjuration afin d’échapper à la mort qu’il venait de vivre en direct sur ses deux parents, même comme dans son cœur la foi demeurait encré. Le prophète (ç) l’en témoigne d’ailleurs lorsqu’on vint lui annoncer qu’Ammar avait renier sa foi. Ammar se mit à se lamenter de regret face au prophète (ç). Ce dernier le rassura avec ce verset coranique : « Quiconque a renié Allah après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance, Ceux-là ont sur eux une colère d'Allah et ils ont un châtiment terrible ». (Sourate 16 Nahl : 106).

 

EMIGRATION EN ABYSSINIE

 

Le prophète (ç) jusqu’ici épargné par la violence grâce à la protection d’Abou Talib et Bani Hashim ne trouva d’autre solution pour sortir les musulmans de cette oppression que de leur recommander d’émigrer en Abyssinie où régnait un Négus réputé par sa gentillesse et son hospitalité. L’Abyssinie paraissait le seul lieu sûr vers lequel les musulmans pouvaient se tourner car l’Iran ou la Rome ne présentaient pas un climat destiné à accueillir des exilés de ce genre. Même la Syrie et le Yémen semblaient moins sûrs aussi parce que les Romains et les Perses y avaient une influence qui n’était pas en faveur de l’admission des musulmans. En plus l’Abyssine était une région familière pour les musulmans qui avaient l’habitude d’y aller pour des raisons de commerce. Les Abyssiniens étaient par-dessus tout chrétiens qui avaient un point commun dans le monothéisme avec les musulmans. On dit d’ailleurs que les Chrétiens de l’Abyssinie était de la branche de Jacob. Or Jacob était un monothéiste pur qui ne savait rien de la trinité, d’où le rapprochement de ce christianisme avec l’islam.

De toute façon, un groupe de 15 personnes prirent secrètement la route de l’Abyssinie à partir de la 5ème année de la révélation. Car dans de telles circonstances, les musulmans ne pouvaient plus vivre en paix. Ils suivirent la cote de la mer rouge au cours d’un voyage fatiguant. Après deux ou trois mois de séjour en Abyssinie, il revinrent à la Mecque suite à un une nouvelle mensongère selon laquelle les Qorayshites avaient tous embrassé l’islam et que les musulmans n’étaient plus persécutés. Ils constatèrent malheureusement au retour que rien n’avait changé. C’est ainsi qu’un autre groupe reprirent le chemin de l’Abyssinie par la même voie. Ce groupe, placé sous la direction de Ja’far ibn Abou Talib comprenait plus de cent personnes (hommes et femmes confondus). Conscient du danger que présentait l’avantage de la sécurité des musulmans émigrants, le chef Qorayshite dépêcha des représentants afin que les émigrés soient rapatriés. Manœuvre qu’Abou Talib contra par une lettre adressée au Négus et dans laquelle il demanda à ce dernier de venir en aide aux musulmans.



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